Medivh le Gardien, prophète à ses heures perdues...

Souvenez-vous, la semaine dernière, alors que je vous racontais la vie trépidante de Jaina Proudmoore Portvaillant de Fièrelande, j’esquissais le début d’une remarque sur une dénommée Aegwynn, laissant entendre que ses pouvoirs valaient leur pesant de cacahuètes.
Or d’Aegwynn à Medivh, certains d’entre vous le savent bien, il n’y a qu’un pas. Un pas de démon, ok, mais un pas quand même.

Car Medivh, voyez-vous, n’est pas qu’un piquet dans un marécage à qui il faut tout le temps tenir la porte ouverte.
Il n’est pas non plus qu’un sale tricheur aux échecs.

Non, il fut même assez brillant dans son genre. Tellement brillant qu’il fut rapidement touché par la grande et universelle malédiction azerothienne : la corruption.

Alors allons-y, évoquons ensemble ce gangremage à haute valeur dramatique ajoutée.

A l’origine de cette histoire se trouve un conseil secret, l’Ordre de Tirisfal (oui, comme la clairière, où l’ordre avait pour habitude de se réunir).

En effet, très tôt, les plus grands mages d’Azeroth eurent vent de la menace que représentait la Légion Ardente, qui attirée par l’excès de pouvoirs magiques, vint un jour se balader dans les rues de Dalaran, histoire de faire un peu de tourisme. Une irruption qui eut deux effets : une prise de conscience rapide du danger, et la première manifestation d’un phénomène étrange sur la cité, nommé le lag, et provoqué par l’afflux massif de trop de personnes au même endroit en même temps...

Les archimages de la cité se réunirent alors à Lune d’Argent (même les gnomes), sous la protection des Hauts Elfes, et usèrent de la puissance du Puits de Soleil pour repousser la menace immédiate.
Mais il était désormais évident que la Légion allait poser problème sur le long terme, et çà messieurs dames, ce n’était pas admettable.

Aussi, des sorciers de toutes races (même les gnomes) s’unirent afin de fonder l’Ordre de Tirisfal, dont la seule mission était de protéger la planète des attaques démoniaques.
Pour se faire, ils choisirent d’élire l’un des leur (potentiellement, même un gnome), de préférence le plus puissant d’entre eux, et d’augmenter artificiellement ses pouvoirs afin d’en faire l’arme ultime dans le combat contre la Légion.

Un mage dopé, donc, qui recevait dès lors le titre de Gardien de Tirisfal et se voyait octroyer des appartements privés avec minibar et service d’étage dans la Citadelle Pourpre de Dalaran.
Le Gardien avait également le droit de mettre sur sa carte de visite l’épithète Magna devant son prénom, ce qui signifiait « le protecteur », et en plus, profitait allègrement d’un bonus de conservation magique lui permettant de vivre des siècles sans botox.

Mis à part ces avantages en nature, la vie du Gardien s’apparente à celle de Buffy Summer, Tueuse de Vampires.
Seul un long et complexe rituel piloté par sept archimages (même des gnomes), permettait d’octroyer ses pouvoirs de mage over cheaté au Gardien.
Le rituel, aujourd’hui semble t’il perdu, était de plus particulièrement exigeant, les archimages devant abandonner une partie de leurs pouvoirs au Gardien (donc vraisemblablement une partie de pouvoirs de gnomes), à eux de les récupérer lors de la sortie de charge de celui-ci.

De plus, il ne pouvait y avoir qu’un seul Magna à la fois, ce qui supposait que la succession ne pouvait survenir qu’en cas de décès du précédent (tout comme Buffy, je vous dis…), ou si le clan des sept décidait de revenir sur son rituel, car seuls les archimages ayant « fait » le Gardien, pouvaient le défaire.
Ainsi, si un Magna souhaitait rester tranquille, la meilleure solution restait de les tuer pour assurer ses arrières.

Mais chez les mages, on ne mange pas de ce pain là (qu’ils disaient).

Cela dit, le système fonctionna plutôt bien, pendant quelques temps, jusqu’à l’avènement de la Gardienne Aegwynn.

La jeunesse d’Aegwynn ne fut pas de tout repos. Elève du Gardien Scavell, elle montra rapidement des facilités et une capacité exceptionnelle à jongler avec les sorts les plus puissants, sur lesquels ses petits camarades marnaient comme des bêtes.

Jaloux, ceux-ci lui menèrent la vie dure pendant des années, d’autant qu’elle était la seule fille et que dans une école blindée de testostérone, pour une gonzesse plus douée que ces petits cons pré-pubères obsédés par leurs kikimeter, ce n’était pas facile tous les jours.

Et puis un beau matin, la petite Aegwynn se rendit à la grande bibliothèque de Dalaran, en serpentant entre les groupes de skate boarders, le club d’échec et la bande des néogothiques fans de Tokyo Hotel.
Elle essuya le cocktail des réflexions, remarques et autres injures qui étaient désormais son pain quotidien. Mais cette fois, s’en fut trop.
Secouant ses tresses blanches, elle marcha d’un pas décidé vers le rayon des enchantements elfiques, et ouvrit le plus gros de tous les livres qu’elle put trouver.
Choisissant un sort au hasard et murmurant « vous allez voir ce que vous allez voir ! », elle invoqua comme une furieuse tous les éléments à sa disposition et se fut alors que le miracle se produisit.

Aegwynn était parvenue à maîtriser un sort des Hauts Elfes, qu’en règle générale seuls les plus grands et vieux mages de cette race pouvait manipuler et mener à bien sans que cela ne détruise leur brushing, ou le monde...

L’exploit ne resta pas longtemps secret et l’Ordre de Tirisfal, reniflant le filon, élut Aegwynn comme nouvelle Gardienne.
Je vous laisse imaginer la crise de jalousie aigue de ses camarades de classe qui ne s’en remirent vraiment jamais, certains déclarant même qu’ils refuseraient de lui obéir.

Mais Aegwynn s’en fichait bien et se mit immédiatement avec ardeur à la tâche. Sa première affaire consista à délivrer des enfants possédés par l’esprit du démon Zmodlor dans une école (aujourd’hui, on l’appelle Xavier Darcos).
Une mission qui fut couronnée de succès (et qui me fait dire qu’il faudrait peut-être creuser dans cette direction, rapport aux enfants du Goldhsire) et qui lança donc la carrière de la jeune femme.

L’avenir s’annonçait donc brillant pour Aegwynn. Un avenir long, glorieux, sans l’ombre d’un lifting, et plein de surprises…

Chapitre 3. Le dragon, la sorcière blanche et le tombeau magique.

Dans les œuvres de science fiction, toutes les histoires finissent dans un générateur. Dans le monde de Warcraft, généralement, tout s’en va en Norfendre.

Aegwynn ne fit pas exception à la règle en répondant à l’appel au secours de dragons agressés par des démons dans le continent gelé.
Utilisant ses pouvoirs immenses et profitant d’un coup de patte des dragons, la Gardienne parvint à défaire les affreux cornus, mais leur mort provoqua l’arrivée surprise d’un individu fort peu recommandable, notre Lucifer, leur Morgorth, j’ai nommé Sargeras, le Titan Noir, commandant en chef de la Légion Ardente.

Seulement, il en fallait plus pour impressionner Aegwynn, qui forte de son succès précédent et de ses nouveaux alliés draconiques, renvoyant paître le fâcheux d’une chiquenaude.

Optant pour le tri sélectif, Aegwynn mit le cadavre sous son bras et s’en fut direction le Maelström, pour y déposer le corps du démon dans une tombe qu’elle érigea dans les ruines du temple d’Elune de Suramar (à l’occasion, je reviendrai sur toute cette histoire de destruction du monde…).
Puis elle s’essuya les mains, remit de l’ordre dans ses cheveux et rentra au bercail.

Après ce coup d’éclat, Aegwynn se mit à sévèrement prendre le melon. Elle se mit à dénigrer ouvertement le conseil, à prétendre ne plus avoir besoin de lui, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle se déclare la mieux placée pour choisir son successeur.

Vous vous demandez comment la gentille et besogneuse Aegwynn a ainsi pu virer décono ? Vous souhaitez tout savoir sur son cycle de dps ? Vous mourez d’envie de connaître ma recette du cheese cake ? Alors, ne ratez pas le chapitre 4…

Evidemment, c’était trop facile. Un grand titan démoniaque comme Sargeras (qu’on peut aussi appeler gangretitan) n’allait pas se contenter de tirer tranquillou sa révérence.
Ce genre de raclure là, c’est généralement aussi increvable qu’une twingo.

Alors le Sargeras, pendant que Aegwynn lui faisait sa fête, mettait son agonie à profit pour se fractionner l’âme, et en mettre un bout à l’intérieur la magicienne.

C’est ainsi qu’avec une portion de démon dans le dedans d’elle-même, la Gardienne glissa lentement sur le sentier boueux du pétage de plomb.

Toujours convaincue de devoir choisir elle-même son successeur, Aegwynn se mit en tête de concevoir un héritier.
Dans sa quête du géniteur idéal, elle tomba sur un mage qu’elle jugea, selon ses propres critères, assez skillé, et surtout assez couillon pour croire qu’elle tombait amoureuse de lui.

Cet homme, vous le connaissez bien. Si je vous dis : « Je vais tous vous congeler ! » et que le raid leader répond : « Blizzaaaaard ! On bouge, bordel, on bouge ! », et quinze secondes plus tard : «Couronne de flamme, mais bougez plus bordel ! Restez où vous êtes ! », alors vous me dites : « Je suis Nielas Aran ! ».
Et vous avez gagné.

Aran, avant de nous faire courir au ralenti pour aller nous envoyer la tête dans un mur (« On s’écarte, on s’écarte ! Viteeeeuuuuuuhhhhh ! »), était archimage du Kirin Tor (d’où son goût prononcé pour les robes violettes, ce qui nous fait un point commun, et son drop kipik de la baguette d’ascendance de Tirisfal, que tous les casters ont voulu un jour), conjurateur et grand conseiller du roi de Stormwind.
Mais on a beau avoir un C.V. long comme le bras, on peut rester un grand naïf et un incorrigible romantique.
Aran se jeta donc à corps perdu dans sa romance avec Aegwynn, jusqu’à ce que celle-ci lui explique fermement que çà y était, le papa lui avait planté sa petite graine dans la maman, et que maintenant, elle n’avait plus vraiment besoin de ses services, si tu vois ce que je veux dire.

Aegwynn couva pendant les neuf mois réglementaires son héritier et se chargea de lui implanter dans le cortex tous les préceptes et les pouvoirs de l’Ordre de Tirisfal, afin qu’il soit prêt, le moment venu à lui succéder.

Puis, lorsque l’enfant naquit, la Gardienne lui donna le nom de Medivh (« Le Gardien des Secrets », en thalassien), l’enveloppa dans des langes, et le déposa devant le pas de la porte d’Aran, avant de s’en aller fouetter d’autres chats.

Nielas Aran fut donc l’un des plus célèbres pères célibataires d’Azeroth. A lui les nuits blanches, les couches en changer en plein conseil royal, les dents qui poussent, et les premiers mots :

«-Mana !
-Non, Medivh : pa-pa.
-Mana ! »

Medivh grandit dans le royaume de Stormwind, devint le meilleur ami du futur roi Llane Wrynn et d’Anduin Lothar, sans que rien ne laisse alors présager le grand pouvoir enfoui en lui par sa mère.
Seulement, Aegwynn avait enfanté d’une bombe à retardement. Un beau matin, lorsque Medivh eut atteint l’âge que la Gardienne avait fixé pour sa révélation, toute sa magie se réveilla.

Mais le jeune Medivh n’avait jamais eu à manipuler une telle puissance. Ses pouvoirs menaçant de le submerger, le jeune homme ne dut son salut qu’à l’intervention de son père qui tenta de canaliser le flux impressionnant émanant de son fils.
L’un comme l’autre échouèrent à maîtriser la puissance de Medivh et Aran mourut, laissant son fils plongé dans un profond coma.

On emporta le corps de Medivh dans le Northshire (l’abbaye de départ des humains dans WoW) où il demeura jusqu’à son réveil sous la surveillance de clercs.

Si vous pensiez que Medivh subissait bêtement les conséquences de l’irruption magique que son corps avait subi, et bien vous vous fourrez de doigt dans l’œil jusqu’au coude.

En réalité, ce grand guignol de Sargeras avait décidé de quitter Aegwynn pour se glisser peinard dans la peau de son fils. Ayant évalué les pouvoirs de Medivh à leur juste valeur, il avait donc pris le parti de le laisser comater assez longtemps pour l’habituer à la puissance qu’il allait être amené à utiliser.
Ainsi, vingt ans plus tard, Medivh s’éveilla de son long sommeil, s’étira comme un chat, but un litre cinq d’eau minérale et un grand verre de jus de citron tiède, avant de se préparer une théière de thé vert bio commerce équitable (conseil beauté de Elle Magazine).
Sous les yeux médusés de ses gardiens et de sa mère, il affirma être parfaitement bien, sauf peut-être la marque de l’oreiller sur la joue, là.

Cependant, on ne la faisait pas à Aegwynn. Quelque chose la dérangeait chez son fils, mais le succès qu’il avait auprès du royaume de Stormwind et sa puissance ne lui permirent pas de pousser plus loin ses investigations.

Et pourtant…
Pourtant, que la montagne est belle…
Et que Medivh était bel et bien possédé par un Sargeras avide de revanche et décidé à annihiler l’espèce humaine d’Azeroth, et puis les elfes, et puis le nains et puis les gnomes aussi. Non peut-être d’abord en fait…
Alors que le sorcier se voyait généreusement octroyé par son roi le donjon de Karazhan, le Titan Noir le persuada de tenter un petit voyage dans un endroit assez sympa : la lointaine planète de Draenor.
Sur place, Medivh rencontra les orcs, peuple étrange et puissant, vendu à la Légion Ardente, dont le démoniste Gul’dan se fit bientôt le porte-parole.

Entre Medivh et Gul’dan, l’entente fut immédiate. Tous deux conclurent un pacte dont les termes prévoyaient une destruction des humains par les orcs, en échange de la localisation de la tombe de Sargeras.
Restait à bricoler un portail capable de laisser passer les légions des orcs de Draenor vers Azeroth.

Medivh se rendit au sud de Marais des Chagrins, dans un coin bien pourri, blindé de crocilisques (question bonux : combien de pattes ont les crocilisques ?) et d’araignées géantes et là, il décida d’invoquer la Porte des Ténèbres.
Cet épisode, vous le connaissez par cœur, pour avoir assez pataugé dans le marigot en tapant des dragons, pendant que môssieur faisait ses petites invocations (cf CoT 2), et même pas un merci à la fin...

Voici comment les orcs purent débarquer et envahir Azeroth, déclenchant ainsi la Première Guerre.

Aegwynn ne fut pas longue à comprendre que sous les traits de son fils, se cachait la corruption de Sargeras. Réalisant avoir créé un monstre, elle décida d’aller elle-même botter les fesses de son rejeton et l’affronta en duel.
Medivh triompha de sa mère et l’expédia ailleurs, genre très loin, histoire de ne plus la voir durant les trente prochaines années.

Malygos, toujours sur les bons coups et jamais à court d’idées géniales pour se prendre des branlées (voir : « Le Vol Bleu »), envoya le dragon Arcanagos remettre ses idées en place à ce jeune prétentieux.
Mais Medivh, comme vous le savez maintenant (si vous avez eu le courage de lire « Le Vol Bleu » jusqu’au bout), trouva le coup de dragon très drôle, vraiment, et fit brûler le pauvre Arcanagos de l’intérieur, le changeant en Plaie de Nuit, celui qui s’amuse désormais sur le balcon de Karazhan.

Et pendant ce temps là, mis à part Aegwynn, hors jeu, et Malygos, à moitié taré, personne ne se doutait que Medivh était le responsable du débarquement des orcs. Voici pourquoi le royaume de Stormwind confia à sa charge un jeune magicien, pour un faire son apprenti.
Le padawan se nommait Khagdar et s’en fut donc suivre l’enseignement de Medivh à Karazhan, où il rencontra le sympathique et facétieux majordome Moroes et une demie-orc (l’autre moitié était vraisemblablement draenei) Garona, émissaire du peuple des orcs.
Cette dernière ignorait également le rôle que Medivh avait joué dans le déclenchement de la guerre et c’est en apprenant à mettre leur mouchoirs sur leurs différences, que Khagdar, ses moustaches et Garona, convainquirent le roi Llane de Stormwind de la trahison de Medivh.

Anduin Lothar mena alors les armées du royaume vers Karazhan et c’est avec l’aide de Khadgar qu’il parvint à tuer le Gardien et à renvoyer définitivement l’esprit de Sargeras vers le Néant (mais définitif n’est pas Metzen, alors moi, je me méfie). La mort de Medivh jeta une malédiction sur le donjon et condamna le défilé de Deuillevent aux ténèbres.
Alors Karazhan disparut derrière une barrière magique et sombra dans l’oubli, jusqu’à ce que, peu de temps après la réouverture de la Porte des Ténèbres (cf : Burning Crusade), elle émerge à nouveau, remplie ras la gueule de loots épiques, de guest stars (Aran, l’écho de Medivh…) et de décors de folie.

Si vous pensiez que vous débarrasser d’un magicien est simple comme un coup de fil, et bien détrompez-vous.
Increvable le machin. Un peu comme les princes démons. Et les twingos.

Donc, notre Medivh n’était pas aussi cané qu’il en avait l’air puisque son esprit avait réussi à jouer les filles de l’air lorsque Anduin Lothar s’était chargé de sa dépouille mortelle.

Tout plein de remords, Medivh flottait dans son nouveau corps ectoplasmique avant lorsqu’il réalisa qu’il avait vraiment besoin de sa maman.
Il retrouva Aegwynn, fumasse, et lui annonça plusieurs choses : premièrement, la trahison, tout çà, c’était à l’insu de son plein gré.
Deuxièmement, il était mort et ce n’était pas terrible, comme situation. Troisièmement, il demandait pardon pour tout.
Quatrièmement, il avait eu une vision relative à la destruction de Lordaeron.

Aegwynn trouva tout cela très mignon, et elle aussi définitivement débarrassée de l’influence pernicieuse de Sargeras, prit sur elle de s’occuper, au moins une fois dans sa vie, de son imbécile de fils.
Ainsi, elle mit ses pouvoirs à contribution pour ressusciter Medivh qui dès lors, réalisant qu’il n’était plus Gardien (parce qu’il était mort) et libéré de la tutelle de Sargeras, pouvait enfin être lui-même et tant qu’à faire, qu’il allait essayer de réparer tout le bazar qu’il avait mis en Azeroth.

Cela dit, pendant quelques temps, Medivh sembla clairement au chômage technique.

A l’aube de la troisième guerre et de l’apparition du Fléau, de nombreux habitants d’Azeroth reçurent la visite d’un étrange prophète, un vieux tout moisi qui se transformait en corbeau à ses erreurs perdues et dont le credo était : « Fichez le camp d’ici, vous allez tous mourir, et si vous ne faites pas comme je vous le dis, et ben tant pis pour vous. Na. »

Ceux qui entendirent ce message furent Thrall fils de Durotan, Terenas Menethil roi de Lordaeron, Jaina Proudmoore tombeuse en série, et Antonidas chef du Kirin Tor.
Et même si finalement, le Fléau et la Légion les rattrapèrent en Kalimdor, Thrall et Jaina furent les seuls à survivre à la dernière guerre (voir : « Jaina Proudmoore ») et à vaincre l’ennemi au sommet du Mont Hyjal. Ce qui prouve bien qu’il faut toujours écouter les prophètes.

Mais dès lors, plus personne n’eut de nouvelles de Medivh qui semble bel et bien avoir disparu de la circulation.
Si Aegwynn vit encore, dissimulée sous l’identité du majordome de dame Jaina, son fils appartient désormais au passé.

On considère encore Aegwynn comme la dernière Gardienne, mais l’Ordre de Tirisfal n’existe plus aujourd’hui, son utilité ayant de toute façon été réduite en peau de chagrin par la victoire contre Kil Jaeden au Puits de Soleil.

Cependant, méfiance.
Sargeras est-il réellement mort ? Peut-on vraiment se débarrasser d’un Titan ? Si l’on considère par exemple le cas du seigneur de l’effroi Malganis, mort soixante vingt sept fois dans toute la saga (dernière fois en date, dans la peau de l’amiral Ponevent), on est parfaitement en droit d’émettre des doutes (et si on a écouté le Blizzcast 7, on se dit que le stade des doutes est largement dépassé…).

Le spectre de la Légion s’est certes éloigné, mais l’ombre de Sargeras pourrait revenir hanter Azeroth (genre, dans une prochaine extension. Par exemple une qui se passerait dans les îles proches de Maelström, hein, mais je dis çà comme çà moi). Et il s’est murmuré sur le Blizzcast qu’un Gardien reviendra, sous une nouvelle forme…

Qui dit Medivh, dit Atiesh. Qui dit Atiesh, bâton à monter soi-même. Qui dit « à monter soi-même », dit Ikea. Qui dit Ikea, dit Suède. Qui dit Suède, dit Abba. Qui dit Abba, dit « Mamma mia ». Qui dit « Mamma mia », dit Hatlas.

Mais revenons à Atiesh (dont le nom signifie « flamme », en persan).

A la base, le bâton de Medivh était un banal bâton de magicien, propriété exclusive des Gardiens de Tirisfal, tout plein de pouvoirs magiques, servant en quelque sorte de catalyseur à la puissance de son porteur.
Mais puisque Medivh se baladait avec un morceau de démon, il va de soit que Atiesh fut lui aussi corrompu.
Après sa mort, le bâton fut emporté à Dalaran, pour y être étudié sous toutes les coutures.
Mais Atiesh était colère et refusait que quiconque le touche.
Après les morts violentes de plusieurs mages trop curieux, il fut décidé que le bâton serait enfermé dans un placard à balais (où personne n’allait jamais puisque à Dalaran, les balais sont magiques et vivent dans la maison des balais. On trouve la même à Lune d’Argent.).

Pendant la Troisième Guerre, Archimonde, le prince démon, détruisit la cité des mages, et en pulvérisant celle-ci, fit accessoirement exploser Atiesh en 40 et quelques morceaux.
Ceux-ci furent récoltés par Kel Thuzad (qui avait invoqué Archimonde sur Dalaran, rappelons-le) et planqués aux quatre coins de Naxxramas (qui tire son nom de ce petit jeu très amusant : « Tu vas à Naxx et tu ramasses »).
Un seul morceau échappa à la liche, puisque tombant en la possession de Brann Bronzebeard, lequel l’égara dans le temple d’Anh Quiraj, et échut on ne sait comment à C’thun.

A l’époque où Naxxramas flottait encore sur les Malterres, le bâton de Medivh était une des préoccupations principales de l’Aube d’Argent et de la Croisade Ecarlate, tous deux craignant que son pouvoir ne soit utilisé par Kel Thuzad.

Ce bâton est aujourd’hui, tout comme l’Ashbringer corrompue, un véritable collector, n’étant accessible que dans WoW Vanilla, qui plus est au sein de l’instance Naxxramas 40, ce qui à l’époque, je tiens à le rappeler, constituait LE défi PvE pour guildes de roxxors et de farmers chinois spé pâlerette et tombeline (dont il fallait des kilotonnes pour crafter la potion qui seule permettait au raid de survivre à Kel Thuzad. Une potion, hein, pas un flacon. Sinon, quand on wipe, c’est pas drôle)…

Une fois le bâton reconstitué, il était nécessaire de se rendre à Stratholme, pour y invoquer un démon nommé… Atiesh, bras droit de Sargeras et responsable de la corruption de l’objet. Une fois mort, le bâton se retrouve purifié et libre à son porteur d’en faire ce qu’il veut.

Pour la petite histoire, si un membre de votre raid se pointait devant l’ombre d’Aran à Karazhan équipé d’Atiesh, ce dernier beuglait : « Où l’avez-vous trouvé ? Vous a-t-il envoyé ? », pensant sans doute que c’était Medivh lui-même qui était à l’origine de la venue de votre camarade.

Si je n’ai jamais croisé d’Ashbringer sur Archimonde, sachez que notre serveur abrite au moins un Atiesh, rassemblé par un prêtre elfe de sang, et que l’on voyait souvent avec son bâton légendaire fut un temps à Shattrath…