Les folles aventures des soeurs Coursevent.

Si vous êtes allé trainer vos guêtres épiques du côté de la citadelle Pourpre à Dalaran, sans doute avez-vous remarqué au premier niveau de celle-ci, un charmant comité d’accueil en la personne d’un dénommé Rhonin, dont le look total plaque laisserait penser qu’il soit guerrier ou paladin (en fait, c’est juste le mage le plus cheaté de la terre), et une elfette à la mine revêche, hostile pour nous autre Hordeux, dénommée Vereesa Coursevent.

Possible que pour nombre d’entre vous, le patronyme ait fait « tilt », et vous avez eu raison de vous esbaudir car oui, la dame Vereesa n’est autre que la sœur de Sylvanas. Notez au passage que la mine patibulaire, c’est de famille.

Alors quoi ? Sylvanas a une sœur ? La belle affaire, on le savait déjà… Ceux qui ont avec Burning Crusade choisi un elfe de sang (si cela vous concerne, c’est que vous avez rudement bon goût) ont déjà eu l’occasion de lever un coin du voile qui cache le cœur de pierre de la reine banshee en découvrant dans le petit village de Coursevent dans les Terres Fantômes, un médaillon gravé « pour Sylvanas » de la part d’une certaine Alleria…
S’en suivait une petite quête vers Undercity où l’on rendait son bijou à la reine, laquelle commençait par vous incendier copieusement avant de pousser la chansonnette avec effets de lumière façon Johnny au Stade de France (Sylvanas interprète d’ailleurs avec talent « Quoi ma goule, qu’est ce qu’elle a ma goule » sur la face cachée de l’album live).

Alleria, Vereesa, Sylvanas… Trois sœurs Coursevent, trois elfettes blondes platine courant dans les bois enchantés, insouciantes et gaies… Même pas on y croit.

En effet, la vie des sœurs Coursevent (Windrunner en V.O.), ce n’est pas aussi fun qu’on pourrait le croire.

Mais prenons les choses dans l’ordre et attaquons la fratrie par l’ainée : Alleria.

En ce temps là, les Hauts Elfes faisaient encore partie de l’Alliance, et les Orcs ne se posaient pas trop de question existentielles, préférant appliquer le plan de base de tout bourrin qui se respecte : latter, fuir, mourir.
Et justement, la mort des Orcs était une chose qui intéressait moyennement Alleria Coursevent.
Général des forestiers, elle passait le plus clair de son temps dans les forêts de Lordaeron et de Quel Thalas, à soigner les pattes des loups ou à tirer des flèches dans les trolls. Bref, c’était le bon temps.
Mais ce qui allait faire d’Alleria l’héroïne de Warcraft II était à venir.
En effet, Anduin Lothar, champion de l’Alliance, demanda aux Hauts Elfes leur aide dans la lutte des Humains contre les Orcs et Quel Thalas se résolut à envoyer Alleria à la tête d’un détachement.
Travaillant main dans la main pendant quelques temps avec un mage du nom de Khagdar (dont les moustaches sont célèbres de par le monde) et un paladin nommé Turalyon, Alleria prit conscience de la réelle menace que représentait la Horde.
Celle-ci justement poussa son incursion dans le nord jusqu’aux portes de Quel Thalas et c’est ventre à terre qu’Alleria rentra chez elle, espérant sauver les siens du massacre.

Dans les décombres de Coursevent, elle retrouva ses sœurs saines et sauves, mais apprit dans le même temps la mort de leur frère, Lirath.
Son désir de vengeance la conduisit à traquer impitoyablement les responsables de la tragédie, et c’est ainsi qu’elle remonta la piste d’un Orc nommé Kargath et passa le Portail des Ténèbres à ses trousses.
La lutte continua jusqu’au moment où il fut clair pour les troupes passées de l’autre côté de la Porte, qu’Azeroth ne serait protégée des orcs que si le chemin la reliant à Draenor était définitivement clôt.
Alleria et Turalyon assistèrent Khagdar lorsque celui-ci referma la Porte des Ténèbres et furent en même temps que lui portés disparus.

Si depuis Burning Crusade, on sait que Khagdar imite vachement bien la vie pour un mort, en revanche, aucune trace d’Alleria et Turalyon. Seule référence, le nom donné à la base des Alliés en forêt de Terrokar, le Bastion Allérien.

Alleria Coursevent est encore considérée comme une grande figure de l’Alliance et sa statue peut être admirée dans la Vallée des Héros de Stormwind, ainsi que dans le donjon de la même cité.

Il se murmure qu’Alleria et Turalyon auraient eu un fils et que celui-ci n’est autre que le demi-elfe Arator que les Alliés rencontrent à leur arrivée au Bastion de l’Honneur, dans la Péninsule des Flammes Infernales.

En temps qu’ainée des Coursevent, Alleria possédait un médaillon à trois pendeloques. Lorsqu’elle partit venger les siens de la Horde, elle sépara les différentes parties du bijou. Elle conserva l’émeraude mais donna le rubis à Vereesa et le saphir, à Sylvanas.

Vereesa, frangine forestière en second, suivit très tôt les pas de son aînée, luttant contre l’avancée de la Horde sur ses terres pendant la Deuxième Guerre. Peu après, elle fut choisie pour aider Rhonin, un jeune et prometteur mage du Kirin Tor, dans une mission du genre impossible, consistant à s’emparer d’un artefact capable d’asservir les dragons
Malheureusement, l’affaire tourna très vite en eau de boudin, d’abord parce qu’il y avait un nain, Falstad, dans le groupe, mais aussi parce que le jeune mage s’était laissé complètement manipulé par un type peu recommandable, le seigneur du Vol Noir, le dragon Neltharion.
Ce dernier, ayant un peu abusé des bonnes volontés des siens, de trouva fort dépourvu d’enfants quand les autres vols furent venus lui rendre la monnaie de sa pièce.
Profitant de la bêtise inexpérience du mage, il utilisa celui-ci pour voler les œufs de la reine dragon Alexstrazsa, connue pour en pondre dix à la douzaine, puis pour la capturer, grâce au fameux artefact.

Heureusement, Rhonin, qui n’était pas totalement stupide non plus, comprit tout seul qu’on lui avait menti.
Il joignit ses efforts à ceux de Vereesa, Falstad et au dragon Korialstrasz (alias Krasus), consort de la reine dragon, et ensembles, sauvèrent la belle des griffes de Neltharion.

Le Kirin Tor en fut tout étonné, mais mit néanmoins les petits plats dans les grands pour ses nouveaux héros.
Vereesa devint ambassadeur de l’Alliance auprès du Kirin Tor et dans la foulée, épousa Rhonin.
Tous deux survécurent de justesse de l’invasion du Fléau en Lordaeron et l’on pourrait presque croire que l’histoire s’arrêterait là, si Korialstrasz n’était pas revenu demander de l’aide à Rhonin, pile au moment où cette pauvre Vereesa allait accoucher de ses jumeaux.
Je passe sur les exploits de Rhonin, si vous le voulez, j’y reviendrai sans doute un jour, parce que mine de rien, cela vaut son pesant de cacahuètes.
Rassurez-vous tout de même, Rhonin trouva le moyen de rentrer pour la naissance de ses enfants, Garimar et Galdarin.

Après la chute de Quel Thalas, le peuple des Hauts Elfes connut les affres de la perte du Puits de Soleil et si la plupart des survivants se retranchèrent autour du roi Kael Thas, une petite partie, dont Vereesa, resta fidèle à l’Alliance et continua à la servir. Une prise de position qui n’était pas du goût des nouvellement baptisés Elfes de Sang, entretenant une haine et un ressentiment violent envers les Humains, qui il faut bien le dire, étaient en partie responsables de leurs malheurs.
C’est ainsi que Zeldarin Coursevent, un cousin de nos héroïnes, décida d’apprendre la vie à Vereesa en lui piquant ses jumeaux, espérant de surcroît les utiliser comme fontaine à mana, rapport à leur hérédité.

Depuis, Vereesa semble légèrement remontée contre ses semblables, se méfiant de leur soif de magie et des extrémités auxquelles elle les confine. C’est ainsi qu’au moment où Quel Thalas émergea de ses cendres, et envoya au Kirin Tor de pressentes demandes d’adhésion incarnées par le clan Saccage Soleil, elle fonda le Concordat d’Argent, pour empêcher les Elfes de Sang de rentrer dans le Kirin Tor.
Se sont les membres du Concordat qui assurent la police dans les rues de Dalaran, empêchant les joueurs de la Horde d’entrer dans les parties réservées à l’Alliance, immédiatement au pied de la Citadelle Pourpre.

Alors que sa sœur Vereesa convolait en juste noce avec son mago de mari, Sylvanas devint général des rangers de Quel Thalas et exerça sa tâche avec abnégation et compétence pendant ces temps troublés. Son grade lui donne droit de porter l’arc long de Haut Soleil, qui lui fut donné par le roi Anastherian de Lune d’Argent (dont vous pouvez faire crier le nom par votre elfette de sang lorsque vous utilisez l'emote "/charge"), père de Kael Thas. Arc qu’elle possède toujours, du reste.

Pendant la Troisième Guerre, les forces du Fléau envahirent Quel Thalas, menées par Arthas cherchant à ramener l’âme du nécromant Kel Thuzad à la vie en l’immergeant dans le Puits de Soleil.
En tant que général des forestiers, Sylvanas défendit bec et ongles ses forêts, assistée de son bras droit Lor’themar Theron et du bras droit de celui-ci Halduron Brightwing (avec tous ces bras droits, on se demande où les Elfes rangent leurs bras gauches…).
Elle parvint à ralentir la progression du Fléau mais Arthas atteignit les portes de Lune d’Argent, et c’est là que Sylvanas l’affronta en combat singulier.
Malheureusement pour elle, Arthas était un Chevalier de la Mort et les DK, c’est cheaté.

Après cela, les Elfes se firent massacrer, Arthas invita tout le monde à une fondue dans le Puits de Soleil, le roi Haut Soleil mourrut et le pauvre Lor’themar Theron ramassa les morceaux de son royaume en miette.

Sylvanas, mortellement blessée, se vit conduire dans un genre de temple pour DK cheaté, appelé avec beaucoup de goût et un sens de l’imagination rare, « le temple noir » (attention, rien à voir avec celui d'Illidan), où Arthas vint la torturer pendant ses dimanches.
Lorsqu’elle finit par mourir, et comme Arthas n’aimait pas gâchis, il utilisa ses nouveaux pouvoirs afin de la relever en banshee.
Sylvanas asservie à la volonté d’Arthas participa à la destruction de Quel Thalas et de Lordaeron, fonda l’ordre des Forestiers-Sombres (que l’on trouve désormais en Norfendre, côté Horde), et devint le représentant d’Arthas dans Undercity, la capitale qu’il s’était forgé dans les égouts de Lordaeron.

Mais il y eut la bataille du Mont Hyjal et s’en fut fini de la rigolade et des concerts de xylophone sur cage thoracique.
Sylvanas fut conviée à une réunion par trois seigneurs de l’effroi de la Légion Ardente dont le rôle pendant la guerre avait été de coordonner les attaques du Fléau. Archimonde s’étant rétamé en beauté sur l’Arbre Monde, Varimathras, Detheroc et Balnazzar craignaient pour leur retraite et leurs régimes spéciaux. Devant la puissance du Fléau, qui seul avait résisté à l’assaut des peuples mortels d’Azeroth, ils se tâtaient sérieusement pour savoir s’ils allaient simplement fuir, ou se payer en plus la tête d’Arthas, histoire de sécuriser leurs arrières et de récupérer le bébé Fléau à leur profit.

Dans le même temps, Sylvanas sentit la volonté du Roi Liche, Nerzhul, s’affaiblir. Le contrôle qu’il exerçait sur son esprit se faisait de plus en plus lâche, mais elle tut le fait à Arthas et Kel Thuzad. Cependant les seigneurs de l’effroi eux, sachant parfaitement ce qu’il se passait, expliquèrent à Sylvanas que Nerzhul s’affaiblissait et que cette opportunité se devait d’être saisie.
Trahison consommée, elle retrouva son corps, et une possession de son enveloppe charnelle, déclara qu’il était temps de solder les comptes.

Utilisant ses banshees, elle tendit une embuscade à Arthas qui manqua de réussir. L’ayant grièvement blessé, elle préféra commencer à le torturer histoire de lui faire payer, plutôt que de s’en débarrasser illico.
Résultat, Kel Thuzad arriva toutes jupes dehors, fit son grand ménage de printemps et botta les fesses décaties de Sylvanas au passage.

Puis la liche alla se terrer quelque part, en attendant qu’Arthas rejoigne Nerzhul en Norfendre et ne reparte pour un tour. Ce qui laissa le temps à Sylvanas pour se refaire une santé et faire le compte de ses forces. Lorsque Varimathras vint la féliciter et lui demander de rejoindre sa cause et celle de ses frères, elle n’avait autour d’elle que ses banshees et une farouche volonté d’indépendance.
Comprenant que les seigneurs de l’effroi allaient la tuer si elle refusait leur offre, elle se mit en quête d’alliés involontaires, qui furent possédés par ses banshees afin de renforcer ses troupes, en même temps qu’elle rassembla autour d’elle les morts-vivants assez forts pour s’être comme elle affranchis de la domination de Nerzhul pendant sa faiblesse.

Varimathras fut le premier à tomber, suppliant Sylvanas de l’épargner en échange de son aide contre ses frères. Bien consciente que le gars n’était pas très réglo, elle le garda néanmoins à ses côtés pendant qu’elle affrontait Detheroc et Balnazzar. Lorsque le dernier, Balnazzar, fut à son tour à terre, Sylvanas demanda à Varimathras de le tuer afin de prouver sa loyauté, ce qu’il fit en rechignant.

Ce démon aime le travail mal fait car Balnazzar, vous le savez, réapparaitra quelques années plus tard, bien vivant, en agent infiltré dans la Croisade Ecarlate.

Quoi qu’il en soit, Sylvanas considéra avoir fait place nette et s’installa à Undercity, se proclamant reine des Réprouvés et s’employant à émanciper les mort-vivants les plus réceptifs.
Quelques temps plus tard, sans doute pour y trouver de nouveaux sujets, Sylvanas revint en Quel Thalas où elle fut impliquée dans l’affaire de l’avatar du Puits de Soleil. Elle fait parti des rares à partager le secret de l’existence de ce dernier, avec Lor’themar Theron, deux dragons du Vol Bleu, et un paladin qui n’avait rien demandé à personne.

Une fois son pouvoir assis, Sylvanas cultiva la vengeance comme d’autres les tulipes, employant son peuple tout entier à cette tâche.
A coups de « nous exterminerons quiconque se tiendra sur notre route », elle mena les siens à la baguette, et s’allia par intérêt à la Horde de Thrall, espérant ainsi protéger les siens de l’Alliance.

Ayant échoué une fois à sauver Quel Thalas, elle reprit rapidement contact avec le régent, son ancien second Lor’themar Theron et lui offrit son aide afin de relever le royaume.
Se fut elle qui appuya la candidature des Sindoreï au sein de la Horde, mais il parait clair que se faisant, elle cherchait davantage à renforcer ses propres positions, par l’alliance avec un peuple plus proche de ses préoccupations (vengeance, magie) que ne l’ont jamais été les orcs, trolls et autres taurens.

Afin d’en finir avec le Fléau, Sylvanas donna carte blanche à un groupe d’alchimistes, qui prit le nom de Société Royale des Apothicaires, afin qu’ils découvrent un remède, ou du moins un virus capable de venir à bout du Fléau.
Depuis l’origine, le but de ces recherches est clair : détruire le Fléau et toutes les autres formes de vie afin d’entrainer le monde dans une unique malédiction.
Heureusement, Varimathras était aussi roué qu’il en avait l’air et en circonvenant le Grand Apothicaire Putrescin, monta son coup d’état sur la base de l’utilisation du chancre, résultat de longues années de recherches.

Heureusement car si Sylvanas n’avait pas été fichue à la porte par ce sale traite de seigneur de l’effroi, sans doute aurait-elle tôt ou tard fait usage de la maladie, avec plus de discernement que Varimathras. Au lieu de cela, elle se voit obligée de mendier l’aide de Thrall, afin de reprendre le contrôle de sa cité.

Et ben, on l’a échappée belle.
Dans le fond, Varimathras, c’est un héros.

mais tu vas chercher tout ça ou?? en fait je te soupçonne d'être inversée par rapport à nous autres, je pense qu'IG pour toi c'est IRL et inversement, en fait tu viens d'azeroth

ce qui est marrant c'est que tu me fais penser aux personnages de la Compagnie Noire, cycles de livres dont Ladame fait la promo en permanence (et il a bien raison), tu es en quelque sorte, l'archiviste

Ladame fait son boulot, il recrute de nouveaux frères pour la Compagnie !

Ben me voilà promue au grade d'annaliste maintenant, pas mal .

Aller, je vous laisser, je need [oeuf biologique]x6, je go en raid chez Attac...

Trop court ces histoires, j'espere que les prochaines seront plus longue !

Trop court je suis pas d'accord parce que faire ce que fait Erz doit représenter un travail considérable.

Sinon, comme d'habitude j'ai adoré te lire Erz.

Norkem, Fan n°1 d'Erz ça le fait plus que Norkem l'explorateur je trouve need le titre !!

J'attends avec impatience la prochaine histoire.

Bien contente que vous trouviez çà trop court !

On m'a souvent reprochée d'écrire de trop longs pavés sur internet, les gens ne prenant en général pas le temps de lire les pavés sur le web. Du coup, je me restreins pour ne pas déborder du cadre.

Je vous préviens, je risque de retravailler la prochaine dans ce sens

J'avoue, du coup j'suis allé à la Tour de Dalaran voir à quoi ils ressemblaient tous ces Gugus!

Petite correction néanmoins : la société royale des apothiquaires n'a pas créé et développé le chancre, qui est une substance du Fléau. Le produit qu'ils ont créé (à partir du chancre néanmoins j'en convient) porte si j'ai bonne mémoire le nom de "Flétrissure". C'était juste pour faire mon chieur.

L'histoire des soeurs Windrunner est très bien racontée sinon.